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Les Faux Elfes

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Imaginer la vie des Autres. Des gens. Dans leur petit cadre à lumière. Ou leur carré sombre. Peut être pleurent-ils ? En silence, cachés. A l'abri des regards. Des yeux impudiques. Protégés et sans fard. Hurlent ils leur rage ?  Celle du ventre, qui fait mal. Y a t-il un espace,  Pour que se crache l'acide ? Imaginer la vie des Autres.  Ceux qui ne sont pas moi.   Dont je ne sais la famine. Dont je devine les fourmis. Ces alter-silhouettes,  Vieux miroirs,  Vieux démons, Ces ceux-là-qui-ne-sont.  Ici sans être là. Céline, le 08/06/2022 .

Pétales et ciel bleu

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On ne tire pas sur les fleurs pour qu'elles poussent. D'abord, j'ai sorti le nez.  Et puis j'ai ri. Puis pleuré. Et ri encore.  Ensuite, j'ai appris à me taire. D'un silence salutaire.  Un peu plombé.  Et très lourd. Non, on ne tire pas sur le fleurs pour qu'elles poussent. On les dorlote. On leur parle. On les chante. Alors, j'ai mis le silence en pause. J'ai rouvert les yeux.  Les oreilles. La peau.  J'ai goûté les vents. Et les odeurs.  J'ai encore pleuré. Des hurlements de larmes.  Reconsistance joyeuse. Oiseau enfin hors cage.  J'ai replanté mes racines. Et déployé les bras.  Jusqu'au ciel infini. Pour reprendre ma croissance.  A mon rythme. Chauffée par le soleil.  J'ai susurré aux autres fleurs de ne pas trop se presser. D'attendre la rencontre.  En semant des graines. Par millions.  Des graines d'amour. On ne coupe pas les fleurs pour qu'elles restent.  Je me suis laissée séduire parfois. Ça sentait

L'heure rose

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Tu vois petite fille. Le rouge des familles. L'odeur de terre. C'est à chiper, Au fond de ton coffre, Comme un trésor. A sentir, A toucher. Ce vent qui t'enveloppe. L'air marin. Et puis ses mains. Caresses sur tes sens. En éveil, Et sans trêve. Tes petits pieds dans la boue. Et des baisers sur la joue. Scruter l'horizon. Les jours nouveaux. La perspective. L'Amour qui jaillit. Encore et encore. Gâteau illimité. Eté indien du cœur. Elle pousse, la fleur. Mausolée parfumé. Explosifs intérieurs. Des bombes. Des bombes, encore. De couleurs, de bonheur. Evident cadeau. Et puis tes bras. Ta peau. Ta chaleur. L'odeur de ton souffle. Comme cette terre humide. En renouvellement. Constante. Accueillante. Petit creux solide. Petit creux soleil. Fulgurant comme un arc-en-ciel, Furieux de moi. Tu appelles mon envie. Fais hurler ma joie. Ouvre mes appétits. Et je mute. Forte. Déterminée. Fabuleuse et toute rose. Tchenk Off, novembre 2020.

No filter

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130 km/h et un arc-en-ciel. Voilà ce qu'elle a dit. C'est simple. Suffisant. Exigeant. C'est la parole du cœur. Naturelle et puissante. Légitime. Le désir d'abord ! Elle refuse les compromis. Les mollesses. Les pièces perdues. Elle ne veut que du feu. Elle est lasse des eaux tièdes. Des "Demain, peut-être". Des réponses différées. Des émotions contenues. Elle n'a plus le temps pour les réservistes. Et leurs doutes d'estropiés. Il lui faut des torrents. Maintenant. Parce qu'elle est trop belle tu vois. Elle ne peut plus attendre. Parce que tout cet Amour explose. Et qu'il veut circuler. Se multiplier. En circuit ouvert. Spontané. Comme la vie. Alors demain, tu vois, C'est déjà trop loin. Demain, c'est peut-être mourir. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas si ça chantera. Comme ça chante aujourd'hui. Elle a peur aussi. Que s'échappent toutes les bulles. Et leur violence de bonheur. Alors, on ne peut pas attendre demain, tu vois. Dem

Mechtat'

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Dedans. Mes déserts. Mes cimetières. Mes non sens. En moi. La dynamique. Les appels d'air(e)s. Je flotte. Puis je chute. Au fond. Tout au fond. Voir les puits. Et puis... Y trouver des parfums. Des sirènes et des nains. Des lucioles abîmées. Mais debout. Dressées. Tous soldats. Tous en bas. Mes monstres du dessous. Je prescris leur retour. J'évite les collapses. La fissure inutile. Rafistole les vis. Puzzle du myocarde. Scotchés en hâte. Cachés dans la boîte. Ils tapent. Ils crient. Ils veulent que j'ouvre. Que je tourne la clé. Que cette serrure saute. Alors dehors ! Je perce. Fais mes paliers. Je délaisse l'apnée. Croise des gorilles. Des crapauds poilus. Eux aussi, recousus. De seconde main. Puis le couvercle s'allume. Sur les goules. Les fantômes et les troubles. Bonjour mes ogres. Mes loups assoiffés. Comme je vous ai puni. Si tôt. Si vite. Et tout est calme. En oasis. Ils dorment. Parce que je devais voir. Parler. Sentir. Poser ma plainte. Puis la chanter. Dém

Mezzo Vive

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Des mots rôtis, Et des mots pâles, Des mots joufflus, Ou des mots lents.   Des mots alanguis, Des mots tordus. D'autres mots râlent, Petits mots-châle.   Des mots lourds, Des mots courts, Des mots puissants, Des mots de dents. Petits ponts, Petits lions, Petits poussins, Petits requins. Mes beaux maux. Mes mots d'oiseaux. Mes mots fiente. Petits gaillards, Mes mots tard. Petits mots tus, Mots poilus. Mots arrachés, Mots assoiffés, Crevés et fatigués. Tout mot, tout blanc. Petits mots tendres, Des mots d'amour, Des mots, toujours. Petits mots noirs, Et des mots dard. Des mots de rap, Puis des mots frappent. Des mots sûrs, Des mots robustes. Crachés. Jetés.  Des mots soleil, Et des mots ponts.   Mes mots aires, Mes mots amis, Mes mots permis. Petits mots rares, Sur mes maux trace. Des mots liesse.   Puis les grands mots. Des mots cadeaux, Puis des tout chaud. Sans crise, sans heurts, Des mots d'accueil, Sur mes cercueils. Tchenk Off, le 26/09/2020.

Misandres

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Pour une fois, c'est à nous. T'sais quoi, on est grossières. On parle de chattes. On dresse les seins. Et puis ça s'bouffe, les chattes. Les vulves, les mouflettes, les minous, les abricots, les chounes et les trésors. Sans rougir. Sans que ce soit trop. Juste autant que vous. C'est tout. Ou même plus. Et alors ? Fin des cadenas. On veut les honneurs. Sur chaque centimètres de peau. Des cadeaux ou rien. Du jus et de la joie. Tous crus.  Pour une fois, c'est à nous. Pour dix fois. Pour mille. Pour toujours. A l'infini. Forcément, on sera cruelles. Toi même tu sais. On a chaud. On a faim. Puis nous aussi, on bande. Et depuis trop longtemps. Mais t'inquiète, remets toi. Ensemble, on dansera. En vrai, on partage. Parce qu'on est belles, putain. Tchenk Off, le 30/08/2020. Photo @nana_france