Nat'

Tu vois Maman.
Aujourd'hui, c'est le printemps.

Date du renouveau.
21 mars.
Un peu trop tôt.

J'ai mis du temps.
A comprendre le paradoxe.
Mon cœur comprimé.
Au retour des beaux jours.

Mais non, tu ne vois pas Maman.
Qu'aujourd'hui, les fleurs renaissent.
Que la lumière chauffe.
Que les oiseaux séduisent.

Alors que moi je sais, Maman.
Cette nostalgie qui s'installe.
Petite tristesse en toile de fond.
Qui contrarie ma sève.
Qui limite le complet désir.

S'il fallait trouver des symboles.
Des raisons ou des ponts.
On ne saurait faire mieux.
Printemps après hiver.
Nouveau deuil, nouveaux cieux.

Après tout, c'est pas mal Maman.
Ça m'impose une digestion.
Un retour contrarié.
Un bilan d'émotions.
Pour en faire des bouquets.

Parce que l'élan est là, tu vois.
Parfois menu.
Parfois charnu.
Paisible et prêt à tout.
A bondir pour toujours.

Parce que l'espace libéré.
Dépouillé du souvenir.
Lavé et recousu.
Il est ancré, tu vois.
Auto-cadeau.
Incarné et si beau.

Alors Maman, ma foi.
Même si c'est loin déjà.
Et que ça manque, parfois.
Si Tu le vois, ce printemps-là.
Je te le dis, il est pour Moi.



Tchenk Off, le 21/03/2020.






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